initiatives CUS



Culture.

Les « autres » salles de spectacles de la Cus

« Au fil des ans, face à l'évolution de la scène culturelle strasbourgeoise, il a fallu s'adapter. »


« Ce qui fait l'originalité du Point d'eau, c'est son fonctionnement double. »
Philippe Schalk
Bravant la suprématie de Strasbourg « ville de culture », les trois salles de spectacles de Schiltigheim, d’Ostwald et d’Illkirch-Graffenstaden connaissent une fréquentation en constante augmentation. Elles ont su s'imposer dans le paysage culturel au point de servir de lieu étape à deux festivals : Jazz d'Or, Strasbourg-Méditerranée, et d'en avoir suscité quatre autres : le Printemps des Bretelles, les Latines, la semaine de la Chanson française, les Théâtreries. Elles ont en commun d'être en régie municipale, subventionnées pour l'essentiel sur les deniers communaux.

Les pionniers schillikois

La plus ancienne d'entre elles, le Cheval blanc est née en 1986 à Schiltigheim. « Au début des années 80, rappelle Dany Mahler, le responsable du service culturel de la ville, nous étions très intéressés par les créations issues de la mouvance dialectale. Nous organisions tous les ans un festival "Schilliker singt immer noch" qui connaissait un énorme succès. Toute la jeune scène alsacienne s'y produisait, d'Henri Muller à la Manivelle. C'est ce qui nous a donné l'idée de créer un lieu permanent consacré à cette culture. » La salle des fêtes et ses 1 000 places servant quant à elle à accueillir des spectacles très grand public comme les incontournables Scouts ou, encore pouvant être louée à des tourneurs, des têtes d'affiche telles Enrico Macias et Higelin, pour ne citer que les derniers venus.

« Mais à l'époque, poursuit Dany Mahler, il n'y avait ni Laiterie, ni Kafteur, ni Choucrouterie, ni Scala. Au fil des ans, face à l'évolution de la scène culturelle strasbourgeoise, il a fallu s'adapter et revoir notre programmation. Le Cheval blanc fait aujourd'hui une grande place au jazz, au cabaret, à la chanson française et à toute une série de spectacles en direction des enfants. »

Un virage bien négocié puisque 80 % de son public, environ 30 000 spectateurs l'an dernier, vient désormais de toute la Cus et même au-delà.

Point d'eau, culture et proximité

À Ostwald, le Point d'eau a pour vocation d'être un lieu culturel de proximité. Doté d'une salle modulable de 160 / 310 places il accueille, bon an mal an, une cinquantaine de spectacles, principalement des créations de troupes locales de danse, de théâtre et de musique. René Scaravella, comédien de métier, le dirige depuis le début : « Ce qui fait l'originalité du Point d'eau, c'est son fonctionnement double. D'une part, un peu comme un Centre social et culturel nous avons une mission d'éducation et d'éveil auprès des ados et des jeunes des quartiers alentour, axée sur les pratiques artistiques. Nous organisons des ateliers de théâtre, de musique, d’arts plastiques, etc. qui aboutissent parfois à des productions de spectacles. D'autre part, nous assurons une programmation "classique" à l'année en direction des Ostwaldois, mais aussi d'un public venu de Strasbourg et d'ailleurs. »

L'Iliade : pour tous les goûts

À quelques kilomètres de là, l'Illiade affiche souvent complet. « Pour la plupart des soirées, hormis quelques concerts de musique classique et certaines séances "jeune public", il est prudent de réserver, et même longtemps à l'avance », prévient Jean-Louis Kircher, le directeur de l'imposante salle. Il en assume aussi la programmation, un cocktail très étudié : « Nous avons une vocation pluridisciplinaire, il en faut pour tous les goûts. Des projections de Connaissance du monde aux concerts « classiques », en passant par les musiques du monde, l'humour, le théâtre, y compris de boulevard, la danse et les spectacles pour enfants. » Une formule payante comme en témoigne le nombre d'abonnés passé de 170 à 1400 en l'espace de quelques années.

J.H.

Das Cheval blanc in Schiltigheim, der Point d’eau in Ostwald und die Illiade in Illkirch-Graffenstaden lassen die Straßburger Kulturämter zappeln.
Quelques chiffres (2000)


Le Cheval blanc : 180 places
Salle des Fêtes : 950 places
Nombre de spectacles : 80
Fréquentation : 30 000 spectateurs
Budget artistique : 3,5 MF.
(533 571,56 euros)
Le Point d'eau
Jauge : 160/310 places
Nombre de spectacles : 55
Fréquentation : 10 000 spectateurs
Budget artistique : 650 000 F. (99 091,86 euros)
L'Illiade
Jauge : 500 places
Nombre de spectacles : 60
Fréquentation : 25 000 spectateurs
Budget artistique : 2 MF. (304 898,03 euros)







Coup de théâtre...

Symbole de l'esprit de coopération et de camaraderie qui règne entre les « autres » salles de spectacle de la Cus, L'Illiade et le Point d'eau s'associent cette année pour organiser ensemble les Théâtreries, un festival du jeune théâtre amateur. Pendant deux jours, les 19 et 20 mai, une douzaine de troupes de la région, réparties en deux catégories, les 10-15 ans et les 15-20 ans, joueront chacune une pièce de 40 minutes dans des conditions professionnelles.


Page précédente  |  Page suivante