Contenir les risques
Protéger le périmètre des sites est important, mais c'est souvent en amont que se trouvent les risques de pollution de la nappe phréatique. La direction de l'environnement de la Cus tente de sensibiliser les entreprises pour limiter les risques.
L'équipe de la section qualité des eaux effectue une veille constante autour des périmètres de protection qui entourent les points de captage des eaux. La Cus en compte plusieurs. À Oberhausbergen, mais aussi au Polygone, à Strasbourg. C'est ce dernier puits qui est le plus exposé à la pollution. En effet, malgré les 63 hectares qui cerclent le secteur et où toute activité est interdite, le risque n'est pas réduit à zéro. Les installations industrielles implantées au port autonome de Strasbourg sont effectivement situées en amont. Or, il ne faut pas oublier que le mouvement de la nappe phréatique suit la pente naturelle de la plaine d'Alsace. Une pollution qui surviendrait au sud du Polygone finirait par altérer la qualité de l'eau puisée. « Le champ de captage du Polygone représente à lui tout seul 70 % de l'eau distribuée dans la Cus, explique Emmanuel Lamboley, du service des eaux et de l'assainissement, c'est pourquoi nous veillons à ce que toute installation industrielle soit en conformité avec la réglementation ».
180 dossiers sont en cours. Progressivement, les entreprises se mettent « au vert » et complètent leurs infrastructures par des dispositifs souvent fort coûteux qui recueillent les eaux souillées et les empêchent de rejoindre la nappe phréatique. Installation de dalles étanches, modernisation des cuves à fioul, rétention des eaux en cas d'incendie... petit à petit, ces dossiers avancent et sécurisent davantage le périmètre du Polygone.
Les associations aussi
Récemment, un club sportif implanté sur la route du Rhin Napoléon, l'association Omnisports Gazelec, a mené à bien des travaux importants (470 000 francs soit 71 651,04 euros). L'objectif : sécuriser l'atelier « sport mécaniques » construit en 1989, pour que les mordus de motocross qui y bricolent et effectuent leurs réparations ne puissent verser de quelconques solvants et huiles dans le sol. « C'est un investissement lourd pour une association, explique Jean-Pierre Voisin, trésorier d'Omnisports Gazelec, mais il fallait protéger nos stocks d'huile de tout risque, et revoir le système de rétention d'eau à cause des solvants. L'environnement n'a pas à pâtir de notre passion ».